Nemanja Matic suspendu pour avoir recouvert un logo anti-homophobie lors d’un match de Ligue 1
Le milieu de terrain lyonnais Nemanja Matic a été suspendu quatre matchs après avoir recouvert un logo anti-homophobie sur son maillot lors d’un match de Ligue 1. L’incident s’est produit le 17 mai lors de la victoire 2-0 de Lyon contre Angers, à l’occasion de la campagne annuelle de la Ligue 1 contre l’homophobie. Le Serbe de 36 ans, ancien joueur de Manchester United, Chelsea, la Roma et Benfica, a recouvert le logo de ruban adhésif blanc avant de pénétrer sur le terrain.
L’attaquant du Havre Ahmed Hassan, 32 ans, a commis un acte similaire lors d’un autre match et a reçu la même sanction. Les deux joueurs ont écopé de deux matchs de suspension et de deux matchs supplémentaires avec sursis. Ils sont également tenus de participer à un programme éducatif axé sur la lutte contre l’homophobie dans le football, mené en partenariat avec une association de défense des droits des personnes handicapées.
L’initiative de lutte contre l’homophobie de la Ligue, qui en est à sa cinquième année, s’inscrit dans le cadre de la Journée internationale contre l’homophobie, la biphobie et la transphobie. Dans le cadre de cette campagne, les joueurs sont invités à porter des tenues ornées d’un écusson arc-en-ciel et d’un logo affichant le mot « homophobie » barré, avec l’inscription « football » en dessous. Des banderoles de soutien sont également déployées dans les stades les jours de match.
L’action de Matic a suscité un vif intérêt, non seulement en raison de son rôle important à Lyon – dont il a été capitaine – mais aussi en raison de son habitude d’éviter tout geste politique ou social symbolique tout au long de sa carrière. Arrivé à Lyon en provenance de Rennes il y a un an et demi, il a contribué à la récente victoire du club qui lui a permis de se qualifier pour la Ligue Europa la saison prochaine. Son contrat expire fin juin, et les discussions concernant un renouvellement seraient toujours en cours.
La ministre française des Sports, Marie Barsacq, a condamné la décision de Matic, soulignant l’importance du football comme plateforme de promotion de l’égalité et de l’inclusion. « Le football dispose d’une plateforme massive, et la Fédération est déterminée à inscrire ce sujet à l’ordre du jour des clubs et des supporters », a-t-elle déclaré.
La campagne a rencontré une opposition croissante de la part de certains joueurs, qui invoquent des convictions personnelles ou religieuses pour justifier leur opposition. L’attaquant nantais Mostafa Mohamed, 27 ans, a refusé de disputer le match crucial de son club contre Montpellier le même jour, déclarant sur Instagram que, tout en prônant le respect mutuel, il souhaitait également rester fidèle à ses propres valeurs et à sa foi.
Des controverses similaires ont émergé au cours des saisons précédentes. En 2023, le milieu de terrain monégasque Mohamed Camara a été suspendu quatre matchs pour le même acte, ayant dissimulé le logo de la campagne. Cette année-là, plusieurs joueurs toulousains ont également déclaré forfait pour un match en signe de protestation contre le port de l’insigne arc-en-ciel.
Malgré la résistance d’une minorité de joueurs, la Fédération française de football est restée ferme sur sa position, continuant de promouvoir l’inclusion et de lutter contre la discrimination dans le sport.