Marc Márquez détaille le choix des disques de frein lors des essais MotoGP de Barcelone
Lors des récents essais MotoGP sur le circuit de Barcelone-Catalogne, le choix de la taille des disques de frein a été l’un des sujets techniques qui a suscité l’intérêt des fans et des médias. Alors que plusieurs pilotes sur la grille, dont Fabio Di Giannantonio et le champion en titre Francesco Bagnaia, avaient opté pour des disques de frein plus grands de 355 mm équipés d’ailettes de refroidissement, Marc Márquez a délibérément opté pour la version plus petite de 340 mm. Ce choix a suscité des interrogations sur les raisons de ce choix, notamment compte tenu des exigences de freinage extrêmes et des températures ambiantes élevées du circuit espagnol.
Répondant à ces questions, l’octuple champion du monde a exposé son point de vue en détail. Márquez a commencé par préciser que, du point de vue du pilote, la différence de sensations entre les deux tailles de disques de frein est minime en conditions normales. « Pour moi, la sensation sur la moto ne change pas radicalement entre les disques de 340 mm et de 355 mm », explique-t-il. « La différence ne réside pas vraiment dans le retour d’information ou la modulation au niveau du levier de frein, mais plutôt dans la façon dont les freins réagissent à la hausse des températures au cours d’une séance ou d’une course. »
Selon Márquez, la gestion de la température est le facteur déterminant dans le choix d’une taille de disque plutôt qu’une autre. Les disques de 340 mm sont plus légers et offrent généralement un retour d’information initial plus précis, ce qui peut être avantageux pour les pilotes qui préfèrent une sensation de freinage plus directe. Cependant, ils peuvent avoir tendance à surchauffer lors de freinages intenses ou prolongés, d’où l’intérêt des disques de 355 mm. « Lorsque les disques de 340 mm commencent à chauffer, c’est là que les disques de 355 mm deviennent utiles », remarque-t-il. « Ils ont une meilleure capacité de dissipation thermique. Même s’ils n’offrent pas la même réactivité tactile au niveau du levier, ils offrent une puissance de freinage plus constante, notamment à grande vitesse et en sortie de longue ligne droite. »
Márquez a ensuite expliqué comment les caractéristiques de chaque type de disque interviennent sur des sections spécifiques du circuit de Barcelone. « Sur ce circuit, seules quelques zones de freinage permettent de constater l’avantage des disques plus grands », a-t-il expliqué. « Les virages 1 et 16 sont les deux principales zones où l’on freine très fort et plus longtemps, c’est là que les disques de 355 mm peuvent faire la différence. Mais dans la plupart des autres virages, le freinage est beaucoup plus léger ou progressif, et la plage de pression de freinage n’est pas pleinement exploitée. Dans ces situations, le poids supplémentaire des disques de 355 mm peut constituer un léger inconvénient, notamment lors de la phase finale du freinage, où la précision est primordiale. »
Il a également commenté les propriétés physiques des disques plus grands, reconnaissant que, s’ils offrent des avantages thermiques, ils présentent des inconvénients. « Les 355 sont un peu plus lourds, et ce poids supplémentaire se ressent lors de la dernière partie du freinage », a expliqué Márquez. « Cela peut affecter la réactivité de la moto lors du freinage et de la préparation à l’entrée en virage. »
En résumé, l’analyse de Márquez souligne la complexité d’un choix d’équipement apparemment simple. Plutôt qu’une question de préférence personnelle ou de performance universelle, le choix entre des disques de frein de 340 mm et de 355 mm est très circonstanciel, dépendant de facteurs tels que le tracé du circuit, les conditions météorologiques, les zones de freinage et le style de conduite du pilote. Pour Márquez, les disques plus petits offraient un meilleur équilibre à Barcelone, où seuls quelques virages exigeaient véritablement la résistance thermique accrue de l’option plus grande.
Ses commentaires judicieux reflètent non seulement sa profonde compréhension technique de la moto, mais aussi les choix subtils que les pilotes MotoGP doivent faire pour atteindre des performances optimales.