La lutte acharnée de Yamaha se poursuit, la frustration grandissante
Après un week-end de course décevant en Aragon, Yamaha a repris la piste d’essais avec un sentiment d’urgence renouvelé. L’objectif était clair : progresser significativement sur les réglages mécaniques et électroniques de la moto, deux domaines où l’équipe a constamment échoué. Malgré un plan d’essais ambitieux, Fabio Quartararo a quitté les séances découragé et peu convaincu par les résultats.
Quartararo peu impressionné par le manque de progrès
Selon Quartararo, les améliorations n’ont apporté que des avantages marginaux. Il a reconnu une légère amélioration de la réponse du moteur à l’accélérateur, mais des éléments aérodynamiques comme le carénage sont restés inchangés. Son ton général était celui de la déception, soulignant que les développements étaient beaucoup trop conservateurs :
« Les progrès que nous faisons sont trop modestes. Je préfère faire des changements audacieux et ajuster plus tard, plutôt que de perdre du temps à avancer petit à petit. »
Il a particulièrement critiqué les difficultés persistantes de Yamaha en matière de performances électroniques, un domaine de plus en plus critique en MotoGP. Quartararo a exprimé sa frustration face à des problèmes qui devraient être faciles à résoudre et qui perdurent bien trop longtemps :
« Nous perdons des fractions de seconde à des endroits qui, avec les bons réglages électroniques, pourraient être résolus rapidement. C’est frustrant que nous soyons toujours bloqués. »
Face au peu de progrès réalisés, il a révélé que Yamaha conserverait au Mugello la même configuration de moto que lors des courses précédentes, notamment à Silverstone, au Mans et à Jerez. Cette décision reflète non pas la confiance, mais plutôt l’absence de meilleures alternatives.
De plus, Quartararo a renoncé aux essais à Barcelone, estimant que des essais sur plusieurs circuits ne serviraient à rien si les problèmes fondamentaux ne sont pas résolus :
« Il est inutile de faire des essais partout si les problèmes fondamentaux restent non résolus. Laissons les autres gérer Barcelone ; nous avons déjà fait des essais à Misano. »
Alex Rins entrevoit des lueurs d’espoir
De l’autre côté du garage, son coéquipier Alex Rins était plus optimiste. Il s’est dit satisfait du nouveau moteur, qui a enregistré un gain modeste d’environ 2 km/h en vitesse de pointe. Si les améliorations aérodynamiques n’ont toujours pas convaincu Quartararo, Rins est plus ouvert à l’idée de conserver le carénage actuellement en évaluation depuis Silverstone.
« Je pense que nous avons fait des progrès », a déclaré Rins, se gardant bien d’exagérer les améliorations, mais espérant qu’elles sont sur la bonne voie.
Les pilotes Pramac ciblent les problèmes d’adhérence
Pendant ce temps, lors des essais de Barcelone, Jack Miller et Miguel Oliveira (Pramac Racing) ont poursuivi le développement de leur côté. Les deux pilotes ont confirmé des améliorations mineures du moteur, mais ont souligné que le principal défi était d’améliorer l’adhérence dans des conditions de faible adhérence.
Miller a souligné que les longs virages en lacets de Barcelone en font un endroit idéal pour mieux comprendre le comportement de leur moto lorsque l’adhérence baisse. Oliveira a partagé ce sentiment, soulignant l’importance de cette séance d’essais :
« Il est essentiel pour nous d’apprendre à gérer la moto lorsque les conditions de piste commencent à se dégrader. »
La pression monte avant les essais de Brno
Alors que Quartararo renonce pour l’instant aux essais et que Yamaha continue de prendre du retard sur ses rivaux, l’attention se porte déjà sur la prochaine étape cruciale : les essais de Brno, prévus début juillet. C’est à cette occasion que Yamaha devrait présenter son moteur V4 tant attendu, une évolution technique majeure qui pourrait redéfinir la trajectoire de l’équipe.
D’ici là, cependant, l’équipe reste coincée dans un cycle de progrès lents et progressifs, tandis que des concurrents comme Ducati progressent rapidement grâce à des innovations. La marge de manœuvre de Yamaha pour combler l’écart se réduit, et la pression monte.