Maximo Quiles : la sensation rookie qui suscite déjà des comparaisons avec Marc Márquez
Dans le monde intense et disputé de la Moto3, l’émergence d’un débutant capable de se battre régulièrement pour le podium est déjà un phénomène rare. Trouver un rookie qui, dès sa première saison, remporte des courses tout en suscitant des comparaisons directes avec une légende telle que Marc Márquez l’est encore plus. Et pourtant, c’est précisément ce qui se passe avec le prodige espagnol de 17 ans, Máximo Quiles, dont l’année de débuts en Championnat du monde Moto3 est tout simplement électrisante.
Dès les premières manches de la saison 2025, Quiles a affiché un instinct de course naturel — un mélange rare d’agressivité brute, d’intelligence tactique et d’une confiance absolue. Déjà vainqueur en Grand Prix et habitué des podiums, il occupe la quatrième place du classement général à l’approche de la pause estivale. Pour un adolescent à sa première saison à ce niveau, de tels résultats sont exceptionnels.
Le parallèle avec Márquez
Les comparaisons avec Marc Márquez sont apparues très tôt, et non sans raison. L’ascension fulgurante de Márquez reste l’une des histoires les plus marquantes du sport mécanique moderne. Il a décroché le titre mondial en 125cc en 2010, suivi du sacre en Moto2 dès sa deuxième saison dans la catégorie intermédiaire. En 2013, il débutait en MotoGP et devenait champion du monde dès sa première tentative — le plus jeune de l’histoire à accomplir cet exploit.
Aujourd’hui, alors que Márquez mène le classement MotoGP 2025 et vise un neuvième titre mondial record, il est presque inévitable que le paddock se mette en quête du “prochain Marc Márquez”. Et beaucoup pensent que Quiles pourrait bien être ce pilote, avec le même état d’esprit, la même détermination et la même capacité à dominer.
Neil Hodgson, consultant pour TNT Sports et champion du monde Superbike 2003, n’a pas tari d’éloges. « Quiles ? C’est clairement une star du futur », a-t-il déclaré à l’antenne plus tôt cette saison. « Franchement, ce gamin est tellement talentueux. Il a plus de motivation et d’envie que quiconque que j’ai vu en Moto3. Cinq podiums en sept Grands Prix ? C’est dingue. Il a un sacré talent. »
Des résultats qui parlent d’eux-mêmes
La saison de Quiles est marquée par des performances remarquables sous pression. Sa première victoire en Grand Prix est arrivée au Mugello, l’un des circuits les plus techniques et rapides du calendrier. Ce succès n’a rien dû au hasard : il a été le fruit d’une gestion intelligente de la course, d’un dépassement décisif dans le dernier tour et d’un sang-froid à toute épreuve face à des adversaires plus expérimentés.
Plus récemment, au Grand Prix de Brno, Quiles a livré un duel palpitant face au vétéran de la Moto3 Dennis Foggia. La lutte a été marquée par de nombreux changements de leader, des dépassements audacieux et une défense acharnée. Quiles a finalement franchi la ligne en deuxième position, mais sa prestation a confirmé son statut de compétiteur intrépide parmi les meilleurs.
Hodgson, impressionné par cette course, a résumé avec une comparaison qui collera longtemps au jeune Espagnol : « Quiles, c’est Marc Márquez — il doit gagner. C’est sa mentalité. Il ne s’agit pas de se contenter de points ; il est là pour se battre pour la victoire à chaque course. »
Le lien avec la gestion Marquez
Les similitudes entre Quiles et Márquez ne se limitent pas à leur style de pilotage et à leur mentalité. En 2024, Quiles est devenu le premier pilote à signer avec Vertical Management, l’agence dirigée par Marc et Álex Márquez. Cette collaboration lui offre un mentorat direct de la part de deux vainqueurs en Grand Prix, avec des conseils allant de la stratégie de course au comportement en dehors de la piste.
« Il ne me met aucune pression », a confié Quiles à Crash.net lors du Grand Prix de Grande-Bretagne. « Il m’aide sur les petits détails qui font aussi la différence — beaucoup de petites choses que les gens ne voient pas forcément, mais qui comptent. Recevoir ce genre de conseils de quelqu’un qui est au top depuis si longtemps, c’est incroyable. »
Cette relation a déjà eu un impact concret. Le règlement d’âge de la Moto3, qui interdisait auparavant aux moins de 18 ans de courir à temps plein, a été modifié en 2024 — un changement largement interprété comme motivé en partie par la volonté de faire entrer Quiles plus tôt dans le championnat. Une décision rare, preuve des attentes placées en lui.
Le lien avec Silverstone
Autre parallèle frappant : le premier podium Moto3 de Quiles est arrivé à Silverstone — exactement le même circuit où Marc Márquez avait décroché son premier podium en 125cc en 2008. Un détail savoureux qui alimente encore plus le récit d’un héritier naturel.
Des séries juniors au statut de prétendant mondial
Le parcours de Quiles vers la Moto3 a été soigneusement construit à travers les catégories juniors les plus compétitives. Il s’est d’abord fait remarquer en European Talent Cup, où son agressivité en piste et sa régularité l’ont rapidement propulsé vers les sommets. Il a ensuite brillé en Red Bull MotoGP Rookies Cup, véritable tremplin pour de nombreux pilotes MotoGP actuels comme Brad Binder, Jorge Martín ou Pedro Acosta.
Il a poursuivi sa progression en FIM JuniorGP World Championship, un véritable vivier de futurs talents du Grand Prix, où il a affiné son pilotage et appris la valeur de la constance sur une saison complète. Ces expériences lui ont donné un mélange de technique et d’intelligence de course qui s’est traduit sans difficulté par des résultats au plus haut niveau de la Moto3.
L’arène Moto3
Pour mesurer pleinement les exploits de Quiles, il faut comprendre l’intensité unique de la Moto3. Cette catégorie se caractérise par des écarts infimes — les marges de victoire se mesurent souvent en millièmes de seconde, avec des pelotons de 15 pilotes ou plus se battant roue dans roue du départ à l’arrivée. Dans cet environnement, la moindre erreur se paie cash, et seuls les plus solides mentalement peuvent rester aux avant-postes semaine après semaine.
Remporter déjà des courses et viser régulièrement le podium en tant que rookie est un signe fort de potentiel à long terme. Peu y sont parvenus avant lui — Pedro Acosta, par exemple, a remporté le titre Moto3 en 2021 dès sa première saison, avant de rejoindre la MotoGP en trois ans. Les comparaisons entre Acosta et Quiles sont inévitables, mais c’est bien le parallèle avec Márquez qui domine les discussions.
Le facteur mentalité
Ce qui distingue Quiles, selon ceux qui l’observent de près, c’est son refus de se contenter de peu. Qu’il soit en tête ou en train de remonter après un départ moyen, son approche est la même : attaquer au maximum jusqu’au drapeau à damier. Cette mentalité du “il faut gagner” reflète l’ADN compétitif qui a porté Márquez vers le succès dans toutes les catégories.
Hodgson, qui a vu défiler de nombreux jeunes talents, pense que cet état d’esprit pourrait être déterminant : « Le talent, c’est une chose. Mais avoir la détermination absolue de l’exploiter à chaque tour, c’en est une autre. C’est ce que Marc avait dès le premier jour, et c’est ce que Maximo a aujourd’hui. »
La route à suivre
À l’approche de la deuxième partie de la saison 2025, Quiles devra maintenir son élan malgré des attentes croissantes. Ses rivaux le considèrent désormais comme une véritable menace, et la pression pour performer ne fera qu’augmenter. Pourtant, avec l’appui de son équipe de management, le soutien de mentors expérimentés et la confiance d’avoir déjà gagné à ce niveau, il semble prêt à relever le défi.
À plus long terme, la question naturelle est de savoir s’il pourra suivre la trace de Márquez jusqu’en MotoGP. Si sa progression continue sur cette lancée, il n’est pas irréaliste d’imaginer un passage en Moto2 d’ici deux saisons, et peut-être un accès à la catégorie reine avant ses 21 ans.
Pour l’instant, l’objectif reste le présent — et une saison rookie déjà marquée par des moments de pur éclat. Les comparaisons avec Márquez sont flatteuses, mais Quiles semble déterminé à prouver qu’il n’est pas seulement “le prochain” quelqu’un. Il est, tout simplement, Máximo Quiles — un nom que les fans de MotoGP pourraient entendre pendant de nombreuses années.