Marc Márquez brille au Mugello avec une victoire dominante pour Ducati
Marc Márquez a livré une performance exceptionnelle lors du Grand Prix d’Italie au Mugello, remportant sa 93e victoire en MotoGP au terme d’une course mêlant batailles féroces en début de course et stratégie maîtrisée. L’Espagnol a franchi la ligne d’arrivée devant son frère Alex Márquez et Fabio Di Giannantonio, décrochant une victoire spéciale sur le sol italien — et ce, au guidon d’une moto italienne pour une équipe italienne, le team officiel Ducati.
Cette victoire marque un moment symbolique pour Márquez, qui avait décroché son tout premier succès sur ce même circuit il y a 15 ans. « Je suis vraiment fier d’avoir gagné au Mugello, avec Ducati, devant leur public. Ce fut un week-end émouvant et important pour toute l’équipe », a-t-il déclaré. « L’objectif initial était de finir sur le podium, mais une fois l’opportunité de gagner apparue, j’ai tout donné. »
Approche tactique et gestion des pneus
La course a débuté par un combat serré entre Bagnaia et le duo Gresini, Marc et Alex, offrant des premiers tours palpitants aux spectateurs. Márquez s’est finalement détaché en seconde partie de course, tirant pleinement parti de sa stratégie pneumatique et de la performance de la Ducati en vitesse de pointe.
« Nous étions préoccupés par la dégradation du pneu arrière tendre en fin de course, surtout si on poussait trop fort dès le départ », a expliqué Márquez. « Quand Pecco (Bagnaia) m’a dépassé et a commencé à attaquer, je suis resté proche sans trop forcer. Plus tard, quand Alex a pris la tête avec un bon rythme, j’ai décidé de passer à l’attaque. »
Bagnaia, l’un des pilotes les plus rapides du week-end, n’a pas pu maintenir son rythme dans les derniers tours. Márquez a exprimé sa compréhension vis-à-vis des efforts du champion en titre. « Il a tout donné. Parfois, quand tu luttes avec la moto, tu forces davantage, tu uses les pneus plus vite et tu finis par aller moins vite. C’est ce qui semble lui être arrivé aujourd’hui. »
Victoire symbolique pour Márquez et Ducati
Longtemps rival de Ducati, Márquez est désormais au cœur de leur effort en tant que pilote officiel. Gagner au Mugello, l’un des circuits emblématiques de Ducati, avait donc une signification toute particulière. Il a même célébré ce succès en plantant un drapeau Ducati au virage 12, un secteur fortement occupé par les tifosi — un hommage spontané aux célébrations célèbres de Jorge Lorenzo.
« Je ne l’avais pas planifié. C’est venu naturellement », a confié Marc. « Cette partie de la piste est considérée comme un territoire Ducati, et je voulais fêter ça avec eux. Cette année s’annonce très importante pour l’équipe et pour moi. »
Améliorations sur la GP25 et choix aérodynamiques
Márquez a reconnu avoir rencontré quelques difficultés en début de course avec la GP25, mais il a salué le travail de son équipe qui l’a aidé à s’adapter. Il s’est concentré sur l’amélioration de son approche dans les premiers tours, notamment avec des pneus neufs. « J’ai travaillé mon style de pilotage — surtout le freinage et l’entrée en virage, qui sont des points où j’ai souvent chuté. Je suis encore plus à l’aise avec les pneus usés, mais je me rapproche désormais du niveau de Pecco et d’Alex même avec des gommes neuves. »
Concernant les dernières évolutions aérodynamiques, Márquez a choisi de rester pour l’instant avec l’ancienne version. « Mes deux principaux rivaux utilisent le même package aéro, et je veux me battre avec un matériel équivalent », a-t-il précisé. « On continuera à tester la nouvelle configuration, mais tant que je ne suis pas à 100 % sûr, je garde ce qui fonctionne. »
Rivalité fraternelle et lutte pour le titre
Après neuf courses disputées cette saison, la lutte pour le titre s’intensifie — et Alex Márquez s’affirme comme l’un des plus grands adversaires de Marc. « Alex a été extrêmement constant et rapide, même avec la moto de l’an dernier », a souligné Marc. « Ce n’est pas juste mon frère — c’est aussi l’un de mes plus coriaces rivaux. Je suis dans l’un des meilleurs moments de ma carrière, et il est là, tout près. C’est une période incroyable pour la famille Márquez. »
Soutien à la nouvelle génération : Máximo Quiles
Márquez a également salué le jeune espoir espagnol Máximo Quiles, soutenu par la famille Márquez et Vertical Group. Fait remarquable, les étapes clés de la carrière de Quiles reflètent celles de Marc : tous deux ont obtenu leur première pole en France, leur premier podium au Royaume-Uni, et leur première victoire en Italie.
« C’est amusant à quel point nos parcours se ressemblent, mais il n’a aucune pression à devoir suivre mes traces », a affirmé Marc. « Il a beaucoup de talent, une bonne équipe autour de lui, et le bon état d’esprit. Maintenant, il doit simplement continuer à se faire plaisir, faire des erreurs, et apprendre. »
Réaction du public et entretien avec la direction de course
Malgré la joie de la victoire, Márquez a également réagi à l’accueil mitigé du public lors de la cérémonie sur le podium. Il a exprimé sa reconnaissance envers Davide Tardozzi, manager du team Ducati, qui a publiquement défendu les pilotes. « Certains fans ont même hué Alex, alors qu’il n’a rien fait de mal. Ce n’est pas entre nos mains, mais je suis reconnaissant envers Tardozzi d’avoir pris notre défense. »
Marc a aussi été convoqué par la direction de course après l’arrivée, à propos d’un contact en piste avec Bagnaia. Il a précisé que ce genre de convocation est devenu courant. « Ils veulent simplement connaître le point de vue de chaque pilote. Il ne s’agit pas de trouver un coupable », a-t-il expliqué. « Crafar et les commissaires veulent un dialogue ouvert, et c’est une bonne chose pour le sport. »