Fabio Quartararo se bat contre des problèmes de grip pour décrocher la cinquième place au Grand Prix de République Tchèque, alors que Yamaha continue de lutter en MotoGP
La star française de MotoGP, Fabio Quartararo, a une nouvelle fois démontré sa détermination inébranlable et son talent de pilote lors d’un week-end exigeant au Grand Prix de République Tchèque. Pilote du team Monster Energy Yamaha, le champion du monde 2021 a livré une performance courageuse sur le circuit de Brno, où il a signé une solide qualification avant d’être freiné le jour de la course par les limites persistantes de la Yamaha YZR-M1. Malgré ces difficultés, Quartararo a réussi à sauver une cinquième place, même si cette course a crûment mis en lumière tout le chemin que Yamaha doit encore parcourir pour retrouver le haut de la grille en MotoGP.
Un départ prometteur qui s’est transformé en épreuve
Le week-end avait pourtant bien commencé pour Quartararo, qui a impressionné en qualifications en décrochant la troisième position sur la grille, s’alignant aux côtés des machines Ducati dominantes de Francesco Bagnaia et Marc Márquez. Sa prestation laissait entrevoir une possible résurgence pour Yamaha, suggérant que les récentes améliorations techniques pourraient combler l’écart avec les meilleurs.
Mais dès l’extinction des feux dimanche, l’optimisme a rapidement laissé place à la réalité. Quartararo a peiné à maintenir le rythme affiché lors des qualifications. S’il a pris un bon départ, il est vite devenu évident qu’il lui manquait la performance nécessaire pour suivre la constance et la vitesse pure de ses rivaux de chez Ducati. Au fil des tours, le Français a perdu du terrain — non seulement face à Bagnaia et Márquez, mais aussi face à la révélation Pedro Acosta et à des adversaires confirmés comme Enea Bastianini et Marco Bezzecchi, tous passés devant lui.
Ce n’est qu’à la faveur d’un coup du sort — en l’occurrence des problèmes de pression de pneus rencontrés par Bagnaia — que Quartararo a pu récupérer une position et terminer à la cinquième place. Un résultat qui le place certes dans le top 5, mais bien en deçà de ses ambitions, surtout après une qualification aussi prometteuse.
Des difficultés avec l’adhérence arrière et le rythme en paquet
Après la course, Quartararo s’est montré franc sur les difficultés rencontrées. Il a souligné le contraste flagrant entre les niveaux de grip ressentis en essais libres et ceux rencontrés pendant la course. Il a notamment expliqué à quel point il était difficile de maintenir un bon rythme lorsqu’il roulait dans le sillage d’autres motos — une situation qui a rendu les dépassements quasi impossibles et a perturbé son tempo.
« Nous avions un rythme correct en roulant seuls pendant les essais, mais pendant la course, tout a changé », a déclaré Quartararo. « Le grip était bien plus faible, surtout dans le trafic. Suivre d’autres pilotes rendait la moto difficile à piloter, et je ne pouvais tout simplement pas rouler comme je le voulais. »
Ces difficultés illustrent une fois de plus les problèmes persistants de la Yamaha M1 en conditions de course. Malgré les efforts pour améliorer l’accélération et la puissance au freinage cette saison, la machine continue de peiner dès qu’il s’agit d’évoluer en peloton, notamment pour conserver du grip arrière et de la vitesse en courbe — deux caractéristiques qui faisaient autrefois la force de Yamaha.
Éviter les pénalités de pression de pneus, mais manquer l’opportunité
Fait notable : alors que plusieurs des principaux rivaux de Quartararo — notamment Bagnaia et Márquez — ont été sanctionnés lors de la course sprint pour non-respect des nouvelles règles strictes sur la pression des pneus, le Français et son équipe ont su éviter ce type d’infraction. Cet avantage aurait pu jouer en sa faveur lors de la course principale, à condition que la M1 soit capable d’exprimer pleinement son potentiel.
Mais cet atout ne s’est pas traduit par une véritable avancée. Même avec un setup conforme et aucune pénalité réglementaire, Quartararo n’a pas trouvé la vitesse ou l’adhérence nécessaire pour remonter dans le classement.
Interrogé sur le choix du pneumatique — et notamment sur la possibilité qu’un composé plus tendre ait changé la donne — Quartararo a fait preuve de lucidité. Il a soutenu les choix de son équipe, expliquant que le problème allait bien au-delà des gommes utilisées et reposait sur l’incapacité de la moto à produire un grip constant sur l’ensemble de la course.
« Les gens parlent toujours des pneus après la course », a-t-il remarqué. « Mais notre souci n’était pas simplement le choix de la gomme — c’était la manière dont la moto se comportait en course. Je ne pense pas qu’un autre pneu aurait fait une grande différence aujourd’hui. »
Un pilote déterminé à se battre, quelles que soient les circonstances
Bien qu’ouvertement déçu, Quartararo a une nouvelle fois affiché son professionnalisme. Ses déclarations après la course ont montré à la fois sa faim de victoire et une acceptation réaliste des limites actuelles de Yamaha.
« Je voulais plus, et nous n’avons pas pu le faire », a-t-il reconnu. « On a tout donné, mais ce n’était pas suffisant cette fois-ci. »
Un constat qui reflète la situation globale chez Yamaha. Quartararo n’a cessé de faire part de ses inquiétudes cette saison concernant la direction du développement de la M1, réclamant des solutions techniques plus rapides et efficaces. Malgré ses frustrations, son engagement dans le projet et sa volonté de repousser les limites demeurent inébranlables.
Le résultat de Brno est une nouvelle illustration de la difficulté de cette saison pour Quartararo. Pourtant, même confronté à des désavantages mécaniques et à des contretemps en course, il continue à se battre aux avant-postes et à tirer le meilleur de sa machine.
Une ambition intacte pour l’avenir
Alors que la saison de MotoGP approche de sa seconde moitié, Quartararo sait que le temps presse pour Yamaha s’ils veulent progresser de manière significative. Chaque course apporte son lot de données et d’enseignements, mais le défi fondamental reste le même : développer une machine capable de rivaliser, course après course, avec les Ducati et KTM.
Pour Quartararo, ce Grand Prix de République Tchèque est un rappel de plus de l’importance de sa propre performance pour compenser les lacunes de sa moto. Cette cinquième place témoigne de son sens de la course, de sa patience et de sa détermination à ne jamais renoncer malgré l’adversité.
Alors que le championnat se déplace vers un nouveau circuit, la pression ne fait que s’accentuer sur les ingénieurs de Yamaha. Quartararo, de son côté, continuera à faire ce qu’il sait faire de mieux : piloter avec intensité, lucidité, et la conviction profonde que des jours meilleurs l’attendent.
Même si le podium continue de lui échapper, la persévérance de Fabio Quartararo et son talent de niveau mondial font de lui l’un des pilotes les plus redoutables du plateau MotoGP. Fans et rivaux le savent : lorsque les planètes s’aligneront et que la machine sera à la hauteur de son pilotage, le Français sera plus que jamais capable de retrouver la plus haute marche du podium.