Jorge Martin met fin aux spéculations en réaffirmant son engagement avec Aprilia jusqu’à la saison MotoGP 2026
La saga tumultueuse et fortement médiatisée autour de l’avenir de Jorge Martin en MotoGP a enfin trouvé son dénouement. Le pilote espagnol, au centre d’intenses rumeurs évoquant un possible départ d’Aprilia avant même d’avoir disputé une saison complète, a officiellement décidé de respecter ses engagements contractuels avec le constructeur italien. Martin s’engage donc à rester chez Aprilia jusqu’à la fin de la saison 2026, apportant ainsi une stabilité bienvenue à une histoire marquée par des clauses contractuelles, des blessures et l’intérêt de plusieurs écuries rivales.
La tentative de Honda et l’intervention de Dorna
Les premières rumeurs ont commencé à circuler en mai, selon lesquelles Martin, bien qu’ayant signé avec Aprilia pour 2025, envisageait déjà de mettre un terme à son contrat. L’un des rebondissements majeurs fut la tentative de Honda de s’attacher ses services. Le constructeur japonais, en quête de renouveau après plusieurs saisons difficiles, voyait en Jorge Martin le pilote idéal pour mener son retour au sommet.
Honda aurait proposé un contrat de trois ans, particulièrement lucratif, prouvant ainsi son ambition de bâtir un nouveau projet autour d’un champion confirmé. L’existence d’une clause de sortie dans le contrat de Martin avec Aprilia rendait ce transfert théoriquement possible, et Honda espérait agir rapidement.
Mais ce plan a rapidement échoué lorsque Carmelo Ezpeleta, PDG de Dorna Sports, est intervenu. En soutenant publiquement Aprilia, Ezpeleta a rappelé l’importance de respecter les engagements contractuels en MotoGP. Son message fut clair : les contrats doivent être honorés, quels que soient les attraits extérieurs. Après cette prise de position, Honda a décidé de retirer son offre, mettant ainsi un terme à ses ambitions de recruter Martin.
Confirmation avant son retour à Brno
La rumeur a été définitivement éteinte à l’approche du Grand Prix de République tchèque à Brno. Jorge Martin, s’exprimant avant son grand retour en compétition, a confirmé qu’il resterait chez Aprilia jusqu’au terme de son contrat, soit jusqu’à la fin de la saison 2026.
Ce Grand Prix marque un tournant pour Martin, qui n’a plus couru depuis sa lourde chute lors de la manche d’ouverture au Qatar. Victime d’une fracture d’une côte et d’un pneumothorax, il avait été contraint de déclarer forfait pendant plusieurs semaines. Son absence a représenté un coup dur sur le plan personnel et sportif, et a exacerbé les tensions avec Aprilia, alors que son avenir faisait l’objet de débats intenses.
Désormais rétabli et renouvelant sa foi dans le projet Aprilia, Martin est prêt à reprendre la compétition et à prouver sa valeur pour l’équipe qui s’était initialement battue pour le recruter.
Les raisons de son envie de départ
Si aujourd’hui Martin semble résolu à rester, ses envies de départ s’expliquaient par plusieurs facteurs apparus dès les premières semaines de la saison 2025. L’une de ses plus grandes frustrations concernait le fonctionnement interne d’Aprilia, jugé peu cohérent et manquant de stabilité. Des problèmes similaires auraient déjà influencé le départ de Maverick Viñales vers KTM avant le début de la même saison.
Par ailleurs, le contrat de Martin contenait une clause lui permettant de quitter l’équipe s’il n’était pas en lice pour le championnat après les six premières courses. Cette disposition est rapidement devenue un point de discorde. Martin n’ayant disputé qu’un seul Grand Prix à cause de ses blessures, il estimait pouvoir activer cette clause. Il a plus tard affirmé s’être senti « trahi » par Aprilia, qui n’a pas soutenu sa lecture du contrat.
De son côté, Aprilia a estimé que Martin agissait trop précipitamment. L’équipe, qui avait beaucoup investi sur lui, ne comprenait pas qu’il cherche déjà à partir après si peu de courses. Selon les dirigeants, la clause n’était pas applicable dans un contexte aussi particulier, où la majorité des épreuves avaient été manquées pour des raisons médicales.
Des blessures en pré-saison et un début chaotique
La situation de Martin s’est complexifiée à cause de son état physique au début de la saison. Lors des essais hivernaux, il a chuté à deux reprises, se blessant sérieusement au poignet gauche. Ces blessures l’ont empêché de participer aux trois premières courses du calendrier.
Lors de sa rentrée au Qatar, sa seule apparition en course s’est soldée par une nouvelle chute, provoquant une fracture des côtes et un affaissement partiel du poumon. De nouveau forfait, Martin a vu ses frustrations grandir, dans l’impossibilité d’évaluer la compétitivité de la RS-GP et de démontrer son potentiel.
Dans ce contexte, il a commencé à remettre en question la viabilité de son partenariat avec Aprilia. Le manque de roulage et les blessures répétées ont alimenté son envie de regarder ailleurs, quitte à s’engager dans des complications contractuelles.
Le tournant décisif : les essais privés à Misano
C’est lors d’une séance d’essais privés organisée sur le circuit de Misano que la situation s’est débloquée. Cette session a permis à Martin de reprendre contact avec la RS-GP dans des conditions optimales. D’après son entourage, les performances de la moto et l’ambiance au sein du box ont été déterminantes dans sa réflexion.
« Pendant les essais à Misano, Jorge a eu un déclic », a confié son manager à MotoSprint. « Il a vraiment apprécié la RS-GP. Le pilote, l’équipe et le constructeur croient désormais les uns en les autres. Aprilia lui a montré à quel point ils le voulaient. Ça change tout. »
Cette expérience positive a ravivé sa confiance et renforcé la conviction commune dans le potentiel à long terme du projet. Martin a été impressionné par les progrès réalisés sur la RS-GP, ainsi que par la volonté de l’équipe d’adapter la machine à ses préférences. Ce regain de collaboration a été essentiel pour confirmer sa décision de rester.
Aprilia vise le titre mondial en 2026
Avec Martin désormais engagé jusqu’en 2026, Aprilia peut pleinement se concentrer sur les performances sportives. Les dirigeants voient en lui bien plus qu’un simple pilote de haut niveau : il incarne leurs ambitions de conquérir le titre mondial.
« Nous sommes très optimistes », a déclaré un porte-parole. « Jorge est un champion du monde. Avec le bon soutien et un développement constant de la RS-GP, nous croyons qu’il peut gagner régulièrement et viser le titre en 2026. »
L’ambition d’Aprilia est fondée. Martin a prouvé son talent en remportant le championnat du monde MotoGP 2024 avec Ducati. Si Aprilia parvient à proposer une moto aussi compétitive, Martin a toutes les qualités pour viser un second sacre.
Marc Marquez, le rival à battre
Alors qu’Aprilia et Martin regardent vers l’avenir, un nom s’impose comme référence : Marc Marquez. Le vétéran espagnol de 32 ans connaît une renaissance spectaculaire depuis son arrivée chez Ducati Lenovo en 2025. Il domine la saison avec sept victoires en Grand Prix et une série quasi parfaite en courses Sprint.
Sa vitesse, son expérience et son adaptabilité font de lui le rival numéro un. Si Martin veut reconquérir la couronne mondiale, il devra battre Marquez. Les ingénieurs d’Aprilia le savent : pour rivaliser avec Ducati, il faudra progresser dans tous les domaines – moteur, aérodynamique, comportement du châssis au freinage.
Mais avec Martin comme fer de lance, ils estiment avoir l’homme de la situation.
Un nouveau chapitre pour Martin et Aprilia
Libérés de la pression liée au marché des transferts, Jorge Martin et Aprilia peuvent désormais se concentrer sur leur avenir commun. La seconde moitié de la saison 2025 sera cruciale, non pas pour le championnat, mais pour instaurer une dynamique positive et consolider la relation entre le pilote et l’équipe.
Martin revient non seulement en pleine forme physique, mais aussi avec une motivation renouvelée. Aprilia, après avoir traversé une période potentiellement déstabilisante, a désormais l’occasion de structurer son organisation autour de son pilote numéro un. Avec le départ de Maverick Viñales vers KTM, toute l’attention de Noale sera focalisée sur Martin et la quête de la gloire.
Reste à voir s’ils parviendront à détrôner Ducati et Marc Marquez. Mais avec une vision claire, une foi retrouvée, et une volonté partagée, Aprilia et Martin pourraient bien écrire l’un des récits de rédemption les plus fascinants de l’histoire récente du MotoGP.